LA CONFESSION D’ISMAËL ET LE CIEL


Le 18 Mars 1938, Ismaël était prisonnier au Camp de Concentration de San Juan de Mozarrifar et, se trouvant près de la mort, il a rompu son silence :

« Ecoutez, mon Père, je vais mourir et je voudrais me confesser, si cela ne vous dérange pas. »

« Je suis prêt, mais il faudra que vous ayez beaucoup de charité avec moi. Je vais très mal. »

D’après le récit du chapelain, don Ignacio Bruna, sa confession a duré à peu près une heure. Le secret sacramentel ne me permet pas de laisser courir ma plume ; je dois me limiter à raconter la conversation qui a eu lieu après sa confession.

-« Comme je me sens heureux, mon Père ! »

Ce même après-midi son état de santé s’est aggravé, et on l’a transporté à l’Hôpital de Saragosse, où il a reçu la communion pour la première fois depuis deux ans.

Quand Aurora, l’infirmière, est allée lui rendre visite, Ismaël a dit :

-« J’étais en train de rendre grâces. Comme je suis heureux avec Jésus dans mon cœur ! Après avoir tant désiré communier, aujourd’hui est le jour le plus heureux de ma vie. Ce que j’ai souffert n’est rien en comparaison de la joie qui envahit mon âme aujourd’hui ! Laissez-moi rendre grâces pour un si immense bienfait ! »

Ismaël habitait davantage au Ciel que sur la terre, et il disait :

« Je ne veux pas obliger la Vierge à faire un miracle en me rendant la santé, alors que je suis si près du Ciel… »

« Demain, quand j’arriverai au Ciel, je prierai pour vous. Après, je vous bénirai du haut du Ciel. »

La joie de la confession ouvre à Ismaël la porte de la communion, et il vit déjà au Ciel.